Illustre ancien
Retour aux résultatsDE MONZIE Anatole
Année de sortie : 1894
Né à Bazas (Gironde) le 22 novembre 1876, Anatole de Monzie, un des plus grands hommes politiques figurant parmi les anciens élèves du Lycée et Collège d'Agen, qu'il fréquenta jusqu'en classe de rhétorique (équivalent de la classe de première), aurait dû faire partie de ceux qui, à la rentrée 1893 inaugurèrent les locaux tout juste terminés du lycée Bernard Palissy. Cette hypothèse est remise en cause par la découverte récente de documents originaux qui prouvent qu'en réalité il termina ses études secondaires en classe de philosophie (équivalent de la terminale) au lycée Stanislas à Paris (année 1893-1894).
Il poursuivit ensuite ses études à Paris (classe préparatoire à Stanislas, licence de Lettres et de Droit) avant d’opter pour une carrière d’avocat (second à la Conférence du stage des avocats du barreau de Paris en 1900), puis d’entrer au service du ministre agenais de l’Instruction publique Joseph Chaumié en 1902 dont il devint chef de cabinet en 1904. Élu député du Lot en 1909, il le resta jusqu’en 1940, avec un intermède au Sénat entre 1920 et 1929. Il fut aussi maire de Cahors et président du conseil général du Lot de 1920 à 1940.
Sa carrière ministérielle débuta en 1913, lorsque Louis Barthou créa pour lui le ministère de la Marine marchande. Elle s’acheva le 5 juin 1940 par son éviction du ministère des Travaux publics. Entre ces deux dates, Anatole de Monzie fut ministre à dix-huit reprises (Marine marchande, Instruction publique, Justice, Finances et Travaux publics), durant plus de cinq ans. Le bilan de son action est impressionnant : rétablissement de l’ambassade du Saint-Siège, ouverture de celle d’URSS, nouvelle dénomination du ministère de l’Instruction publique qui devint celui de l’Éducation nationale où il instaura la gratuité de l’enseignement secondaire, le début de la gémination (mixité des classes primaires) et de la fusion des formations secondaires (lycées et EPS). Il doit aussi être considéré comme le père des embryons de l’UNESCO, du CNRS, de l’ONISEP, de l’Université de Nice. Vigoureux défenseur du CNAM, il fut aussi le créateur de l’Encyclopédie française avec Lucien Febvre, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et un des premiers à pressentir les difficultés d’intégrer les ressortissants musulmans à la République.
Cependant, son pacifisme qui l’amena à jouer un rôle de premier plan dans l’accord de Munich en 1938 puis son vote en faveur de la loi du 10 juillet 1940 qui accordait tous les pouvoirs au Maréchal Pétain mirent un point final à sa carrière politique. Il mourut à Paris le 11 janvier 1947.
Notice rédigée par Hubert Delpont, ancien élève de l'École normale d'Agen, professeur agrégé, docteur en histoire, qui a publié Destins croisés, Éditions d'Albret, 2021, ouvrage qui retrace les parcours politiques parallèles d'Anatole de Monzie et de Léon Bérard.