Henri Camichel fut astrophysicien. Il est l’un des pionniers de l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre. Né à Roquefort (Lot-et-Garonne), au domaine de Falmont, le 23 décembre 1907, il quitta ce monde le 12 janvier 2003 à Toulouse. Fils de médecin militaire et petit-fils de Camille Roller (pasteur de l’église réformée d’Agen et maire de Roquefort), il s’installa avec ses parents à Agen peu après la Grande Guerre au 8 rue Danton. Il fréquenta de ce fait le lycée Bernard Palissy où il passa la première partie du baccalauréat (3^e série Latin-Sciences) en 1924. En juillet 1925, il réussit la seconde partie (Mathématiques) avec la mention assez bien. Son nom apparaît trois fois dans le palmarès de cette année : 2^e prix d’anglais, 1^er accessit de physique et chimie et 3^e accessit de mathématiques et dessin géométrique.

En 1930, après l’obtention d’une licence ès sciences à Montpellier, il entra comme stagiaire à l’observatoire de Paris. Trois ans plus tard, toujours en qualité de stagiaire, il rejoignit l’observatoire de Meudon. À l’automne 1936, il intégra l’équipe de l’observatoire du Pic du Midi. Il y demeura toute sa carrière, soit 40 ans, jusqu’en 1977. Entre-temps, il fit l’acquisition dans les années 1950 de la villa Béteille à Toulouse, une élégante folie au pied de l’observatoire de Jolimont. C’est là qu’il résidait lorsqu’il n’était pas au Pic et qu’il passa sa retraite.

Tout au long de sa vie de scientifique, Henri Camichel contribua à nourrir notre savoir sur plusieurs planètes du système solaire. Il consacra tout spécialement à Mars une thèse sanctionnée par la délivrance du doctorat ès sciences physiques en 1952 : Détermination photographique du pôle de Mars, de son diamètre et des coordonnées aréographiques (Paris, Gauthier-Villars, 1954). Ses surveillances systématiques fixèrent la cartographie de la surface martienne et les résultats qu’il avait obtenus ne seront dépassés que par les sondes spatiales !

Pour Mercure, il détermina la durée de rotation de l’astre et contribua à dresser une carte planisphérique complète des configurations de surface. Là encore, elle ne sera rendue obsolète qu’avec les grands télescopes modernes dotés de traitement d’images. Ses apports ne s’arrêtent pas là. Il découvrit la rotation de la haute atmosphère de Vénus. Il identifia une formation nuageuse sur Saturne qui donne la durée de rotation de la planète et il mit en évidence la variation azimutale de brillance dans les anneaux.

Enfin, Henri Camichel mit au point le discomètre qui permit d’obtenir les diamètres des satellites de Jupiter. Il participa aussi à l’élaboration d’un nouveau type de micromètre à double image qui donne les diamètres de toutes les planètes. Cet outil rendit possible par la suite la préparation des missions spatiales d’explorations planétaires.

HAL archive ouverte - Biographie de l'astronome Henri Camichel. 2022

Notice rédigée par Alain Beyneix (promo 1991) en tirant largement partie de l’article de A. Dollfus, « Henri Camichel 1907-2003 », L’astronomie, n° 117, p.  180-181. Photo Cynthia Beyneix (2002).